Auch : une colocation pour les personnes atteintes d'Alzheimer

25 avril 2024 à 17h40

CetteMaison à Auch, ça n'a rien d'un jeu. L'entreprise, déjà installée à Mirande, achète et rénove des maisons pour y loger des locataires en perte d'autonomie. En haut du chemin de Saint-Christeau, une demeure de deux étages s'apprête à accueillir en colocation dix personnes âgées atteintes d'Alzheimer.

C'est au bout d'une jolie petite bosse qui surplombe le Garros que la maison se dévoile. Si le constructeur n'a pas vu l'intérêt d'offrir à sa terrasse un coup d'oeil sur LE point de vue de la cité gasconne -comprenez la Cathédrale-, la bâtisse de deux étages a quand même son petit charme, ses petits chênes, et offre à coup sûr une certaine tranquillité. « L'idée, même si on est libre d'aller et venir, c'est quand même de rester à la maison en groupe et en sécurité » explique Joséphine Cordelier, directrice du rayonnement territorial de CetteFamille. L'entreprise normande, qui a racheté la demeure auscitaine, compte en fait y loger une dizaine de personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, en premier lieu de la maladie d'Alzheimer.

Acteur de « l'économie sociale et solidaire », CetteFamille a déjà investi toute la France des villes moyennes en rachetant, ça auprès de particuliers, là auprès du clergé -comme à Cantaous dans les Hautes-Pyrénées- des bâtisses capables d'accueillir plusieurs occupants en perte d'autonomie, qui revivent pour certains au troisième âge la colocation de leurs jeunes années. Si la société préfère le terme « d'habitation partagée », c'est sans doute justement pour contourner l'image d'un temps révolu pour eux que se font les potentiels locataires de ce mode de vie collectif. A l'intérieur le temps est quasi suspendu, à cela près que l'écran est un peu plus plat qu'à l'époque où les futurs résidents portaient le patte d'eph. C'est style « vintage », « rétro » diront certains, tout est fait pour que les habitants se sentent comme chez eux. Une volonté de l'entreprise de lier l'utile à l'agréable selon Joséphine Cordelier : « nos maisons favorisent le réemploi, nous utilisons principalement des meubles de seconde main qui parlent beaucoup plus à nos aînés ».

Des assistantes de vie sont présentes 24h/24.

En plus du décor, l'agencement général est censé favoriser la vie en commun de dix séniors qui ne peuvent plus habiter seuls. Chacun sa chambre, avec sécurité aux fenêtres, escalier, toujours avec sécurité, ou ascenseur pour passer de l'étage au rez-de-jardin, et espaces communs, notamment pour les moments de communion que constituent, particulièrement en France, les repas. Ceux-ci sont préparés « tous ensemble » avec l'appui des assistantes de vie « diplômées et expérimentées » qui accompagnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre les résidents. « On fait les courses, on aide à élaborer les menus, les animations de l'après-midi, également les gestes liés à l'hygiène : habillage, toilette ... » liste la directrice.

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Si tout n'est pas encore fignolé, la journée porte-coulissante ouverte (JPO) permet d'ores et déjà à de futurs potentiels locataires, ou leur famille, de faire connaissance avec le lieu de vie. Leur futur « chez eux », où ils peuvent venir cohabiter en couple ou accompagnés de leur animal. Des avantages qui ne rendent pas nécessairement les maisons CetteFamille moins accessibles que la concurrence, grâce à la fameuse politique de « seconde main » et aux diverses aides d'Etat dont sont en mesure de bénéficier les locataires. Pour quelques uns, le pas de la porte a été franchi et le bail signé. Installation prévue au début de l'été, avec l'appui de la mairie, dont le maire Christian Laprébende, présent lors de la JPO et « qui viendra régulièrement faire de la maison un lieu de partage sur le territoire ».

V.M

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