Engouement record pour la 35ème édition du Souffle du Gers. La traditionnelle hirondelle gersoise du printemps running verra plus de 1 500 coureurs battre le pavé entre Auch et Boucagnères ce dimanche, avec un nouveau parcours Auch-Pavie-Auch pour le 10km. Dans le souffle du temps.
Privé de semi pendant quatre ans - entre 2019 et 2023 -, le Gers de la course à pied semble avoir retrouvé un produit d'appel digne de ce nom. Du moins les inscriptions pour cette édition 2025 ont elles connu l'explosion numérique que l'on n'imputera cette fois pas aux nouvelles baskets à plaque carbone. 1 700 coureurs annoncés sur la ligne de départ du Mouzon, c'est deux fois plus qu'en 2024 et plus encore qu'en 2023, où la reprise timide de l'évènement que certains nomment encore Seissan-Auch avait incité l'organisation – l'Athletic Club Auscitain en première ligne – à envisager de tirer le rideau à la suite de la voiture-balai.
Comme c'est au bord de l'abandon que le second souffle survient généralement, l'engouement record de cette levée 2025 devrait relancer pour quelques temps l'événement, avec la perspective d'un bénéfice record pour une organisation qui s'est forcément tâtée à maintenir la lourde responsabilité de l'unique 21 kilomètres gersois.
Plus de succès mais moins de pointures
Mais comment expliquer ces 1700 dossards, nombre qui aurait bien pu être plus important si les inscriptions n'avaient pas été simplement arrêtées, logistique oblige ? Bernard Médiamole, vice-président de l'ACA et président du comité d'athlétisme du Gers, en charge de l'organisation, tente plusieurs éléments de réponse. Le fait déjà que les deux courses – 10km et semi-marathon – sont support des championnats d'Occitanie. Suffisant pour assurer un attrait régional, contingent qui constitue dans tous les cas le gros du peloton, sans avoir à se faire connaître. L'intérêt ensuite de ce nouveau Parcours de Prévention Santé (PPS) « qui remplace le certificat médical », initié par la Fédération Française d'Athlétisme. Une « procédure nettement plus facile à obtenir pour les participants, la responsabilité leur incombe de déclarer qu'ils sont aptes » explique l'organisateur.
Une tendance populaire déjà observée sur la plupart des rendez-vous running de France et de Navarre, des courses au saucisson aux grandes corridas, et qui s'invite donc dans le Gers … au détriment des grosses pointures du bitume, peu nombreuses. « Il y aura cependant sur le semi-marathon un bon niveau » tempère Bernard Médiamole. « Méoldy Julien (athlète olympique habituée des courses gersoises) sera là, elle pense pouvoir battre le record (1h17m14 par Sophie Duarte en 2019) si les conditions météo sont favorables. Nicolas Fernandez promet aussi de faire un bon chrono, peut-être aux alentours d'1h05 ». Reste que « cette année nous n'avons pas eu de demande particulière. Nous n'avons pas fait l'effort non plus de chercher parce que vu la progression des inscriptions nous maîtrisions surtout notre capacité à organiser ».
Le pont de Pavie en invité de marque
Avec deux fois plus de volumes à gérer, la tâche de l'organisation bénévole s'annonce à coup sûr inédite, alors que l'exemple récent et critiqué du marathon de Toulouse peut servir de mise en garde face à la folie des grandeurs. « Notre course est réputée pour être à chaque fois très très bien organisée. Nous faisons aussi appel à des personnels exterieurs qui sont formés spécialement et qui peuvent renforcer sur certaines zones l'activité des bénévoles. Donc merci aux communes de nous permettre d'encadrer cette manifestation et aux bénévoles de l'ACA au niveau des secrétariats, des signaleurs, de l'intendance de permettre à cette organisation de fonctionner parfaitement ».
Le petit rouage dans la machine viendra peut-être de Pavie, avec un point de rencontre entre ouvreurs et serre-fil du 10km. « Nous avons été obligés de remplacer l'ancien Boucagnères-Auch puisque la FFA n'autorisait plus les labels sur des dénivelés négatifs de plus d'un mètre par kilomètre. Le nôtre étant d'un mètre ving, nous allions perdre ce label qui nous permet de qualifier directement les athlètes aux championnats de France » avance l'organisateur. Avant l'ouverture. « La mairie de Pavie nous a tendu la perche pour nous demander de faire quelque chose de plus conséquent sur leur commune. Les deux éléments ont fait qu'on s'est bougé pour trouver un parcours qui sera testé cette année. Son inconvénient c'est qu'il passe sur le pont aller et retour et qu'il y a de gros écarts entre les performances des premiers et de ceux qui finissent le peloton ». L'emblématique pont classé du XIIIè, tout juste remis de ses travaux, sera donc « inauguré » par le gros milliers de fondeurs ce dimanche, avant la très attendue réouverture aux deux-roues le lendemain. Feu vert
V.M