À Auch comme ailleurs en France, la colère sociale prend rendez-vous le 10 septembre

05 septembre 2025 - 18:36

Hausse des prix, crise institutionnelle, rejet du « plan Bayrou » : dans le Gers, l’appel à manifester se veut le signal d’un mouvement plus large. Pascal Levieux, figure locale de LFI, y voit le début d’un tournant politique.

« C’est l’intolérable qui va sortir dans la rue », résume Pascal Levieux. L’ancien candidat insoumis aux législatives dans le Gers, appelle à rejoindre la mobilisation du 10 septembre batptisée « Bloquons tout », sur la place de la Libération à Auch.

Au cœur de la contestation, le « plan Bayrou », perçu comme une nouvelle ponction sur des ménages déjà fragilisés par l’explosion du coût de la vie. « Et la grogne ne s’éteindra pas parce que Bayrou rentre à Pau lundi [François Bayrou va soumettre l'existence de son gouvernement au résultat du vote de confiance, NDLR] », prévient Pascal Levieux, qui décrit un climat de ras-le-bol généralisé, entre flambée des produits de première nécessité, factures d’énergie difficiles à surmonter et sentiment d’abandon par l’État.

Si la référence du mouvement des Gilets jaunes revient souvent, il estime que le mouvement qui se dessine pourrait dépasser cet épisode social qui a secoué le pays pendant des mois: « Les citoyens tirent les leçons. La maturité politique va se transformer en revendications plus précises. La question de la grève arrivera très vite. » Les syndicats semblent en effet vouloir prendre le relais. La CGT et Solidaires appellent à des arrêts de travail dès mardi, et une intersyndicale nationale prépare une nouvelle journée d’action le 18 septembre. « Le mouvement va s'étendre. »

Une crise politique en toile de fond

Au-delà du social, Pascal Levieux décrit la situation politique française comme « empêtrée dans une grave crise institutionnelle », n'hésitant par à mettre chef de l'Etat face à ses responsabilités. « Emmanuel Macron n'a pas respecté les résultats des élections législatives, on est dans une véritable crise de régime ». La seule issue, selon lui : une destitution présidentielle suivie de nouvelles élections. « C’est le seul moyen d’éviter une guerre civile », insiste-t-il, réaffirmant le projet d’une Sixième République portée par LFI depuis 2012. À Auch, il espère néanmoins une mobilisation « républicaine et maîtrisée », loin des débordements redoutés dans les grandes métropoles.

Précision : le rassemblement aura lieu devant l'escalier d'Etigny, sur la place de la Libération d'Auch, dès 7 heures. Plusieurs rendez-vous d'ordre social devraient marquer la journée.

N.M

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