Gers : une lourde amende requise contre un éleveur-gaveur, attaqué par L214 pour "maltraitance animale"

28 octobre 2025 - 18:21

Un éleveur-gaveur gersois était appelé à comparaître ce mardi 28 octobre devant le tribunal correctionnel d'Auch pour des faits présumés de "mauvais traitements, absence de soins et surnombre d’animaux". Une affaire qui fait suite à une vidéo diffusée par l'association L214 en décembre 2021. Le parquet a requis une lourde amende, le verdict sera rendu le 25 novembre.

C’est sous une salve d’applaudissements d’une trentaine de militants de la Coordination rurale du Gers, dont Jérome Courrèges, le co-président du syndicat agricole, que Ludovic* pénètre, ce mardi matin, dans l’enceinte du tribunal correctionnel d’Auch. Cet agriculteur gersois de 29 ans, éleveur-gaveur, comparaissait pour la première fois devant la justice. Il devait s’expliquer pour des faits présumés de "mauvais traitements, absence de soins et surnombre d’animaux", avec dans la peau des victimes : des canards destinés au gavage.

L’affaire fait suite à une vidéo diffusée en décembre 2021 par l’association L214, dénonçant les conditions d'élevages dans l'exploitation gersoise. Sur ces images tournées à son insu dans sa salle de gavage en pleine crise sanitaire avec l'influenza aviaire qui sévissait sur le département, on aperçoit près de 1 900 canards confinés dans des cages collective métalliques pour gavage. L’association y dénonce « une densité beaucoup trop importante », des « canard en mauvais état » « blessés, voire morts ». Et dépose plainte dans la foulée.

L'éleveur réfute toute maltraitance

Près de quatre ans après les faits, L214 et l’éleveur gersois se retrouvaient donc devant la justice, ce mardi 28  octobre. Durant près de trois heures d’audience, le jeune éleveur, qui a indiqué ne pas comprendre le « procès » intenté contre lui, s’est défendu de toute sévices. Il s’est appuyé sur les contrôles des services vétérinaires effectués à plusieurs reprises dans son élevage "n’indiquant aucun problème particulier". 

Concernant le surnombre d’animaux constaté— 1 900 canards contre les 1 600 que son bâtiment est en mesure d'accueillir —, il affirme ne pas avoir été informé de la réglementation à l'époque des faits, imposant un "quota de cinq canards par cage". « Si j’avais su que c’était interdit, je ne l’aurais pas fait », a-t-il déclaré à la barre.

De son côté, L214, représentée par son avocat, Caroline Lanty, affirme « ne pas vouloir faire le procès du gavage », mais simplement faire respecter la réglementation en matière de bien-être animal.

Dans son réquisitoire, le parquet a estimé que l’éleveur était entièrement responsable des faits reprochés et a requis une lourde amende, de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Des réquisitions "hors-sol"

Des réquisitions jugées « hors sol » par la défense, assurée par Maitre Lamarquette, du bareau d'Auch.

L’affaire a été mise en délibéré. La décision sera rendue le 25 novembre prochain.

*Le prénom a été modifié

E.R

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