La rivière Gers, souillée par des dépôts de chasse à Auch

13 août 2025 - 17:55

Pour la troisième fois en un an, des restes d’animaux ont été retrouvés dans la rivière Gers, à Auch. Selon Damien Caillard, président du club de canoë-kayak de la ville, il s’agit de dépôts humains probablement liés à la chasse ou au braconnage. L’Office français de la biodiversité a ouvert une enquête.

Août 2024. Damien Caillard glisse sur les eaux calmes du Gers. Rien d’inhabituel pour ce sportif aguerri qui préside l’association auscitaine de canoë-kayak. Mais ce jour-là, une odeur rance l'interpelle. « Conjugué à la chaleur, c'était fort. » raconte Damien. Cette senteur acre, révèle au fil de l'eau la présence de débris d'animaux : un lambeau de peau, une patte et des viscères emportés par le courant. « J’ai d’abord cru à un accident. Un animal noyé, peut-être. Mais en voyant tous ces restes, j’ai vite compris que ce n’était pas le cas. Il arrive que des animaux tombent et se noient. Mais ils restent entier. »

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Des restes d'animaux découverts par Damien dans la rivière Gers. 

La piste du chasseur ou braconnier

Six mois plus tard, les doutes s'envolent. Quinze morceaux distincts -peaux, pattes, entrailles- confirment ce qu’il redoutait : ces dépôts sont bien la marque d’une intervention humaine. Et la semaine dernière, la rivière a de nouveau livré un chargement similaire. « Les gens s’en débarrassent comme d’un sac poubelle. On a découvert des chevreuils dépecés. C'est vecteur de maladie, et je ne vous parle pas de l'odeur nauséabonde » Restes de chasse ou de braconnage ? C'est en tout cas quelqu'un qui « considère encore le Gers comme une décharge. » poursuit Damien. « Ce cours d’eau est essentiel à la vie locale puisqu'il alimente directement les robinets d’Auch. Sans nappes phréatiques, c’est notre seule source d’eau potable », rappelle Damien.


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C'est la troisième fois en moins d'un an que des restes sont découverts dans la rivière.

Une enquête ouverte par l'OFB

Un rôle de protecteur de l'environnement qu'il prend très au sérieux. Le club qu’il dirige n’est pas qu’un simple lieu de pratique sportive : ses membres sont aussi « Gardiens de rivière » pour la Fédération française de canoë-kayak et partenaires de la « Surfrider Foundation ». Chaque année, ils nettoient les berges, dégagent les embâcles, signalent la moindre pollution. Damien sait que le Gers a déjà connu pire. « Dans les années 50, c'était déjà comme ça. Les rivières étaient de vraies poubelles. », se souvient-il. 

N.M

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