Parcoursup : la galère de Valentine, refusée dans 32 IFSI malgré de bon résultats

03 septembre 2025 - 10:27

Refusée dans 32 écoles d’infirmière malgré un bon dossier, Valentine a vécu un été marqué par les incertitudes et les refus en chaîne sur Parcoursup. Entre espoirs déçus, démarches épuisantes et solutions de dernière minute, son père dénonce un système parfois déstabilisant pour les familles.

C’est un été que Sébastien n’est pas près d’oublier. Sa fille Valentine originaire d'Ornézan dans le Gers, fraîchement bachelière et désireuse d’intégrer une école d’infirmière, a vécu une véritable traversée du désert sur la plateforme Parcoursup. Entre espoirs déçus, démarches incessantes et rebondissements de dernière minute, il appelle à davantage de clarté et d'accompagnement.

« On a fait l’erreur d’être trop confiants » raconte Sébastien, le père de Valentine. Sa fille cumulait pourtant félicitations et appréciations positives du corps enseignant. Mais le 3 juin, à la veille des épreuves écrites du bac, le couperet tombe : elle est refusée dans les 32 Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) dans lesquels elle espérait s'inscrire. « Il a fallu la remotiver pour qu’elle affronte son bac » poursuit Sébastien. Commence alors une course contre la montre.

« Il a fallu gérer ce que d’autres parents avaient réglé en trois mois »

En phase complémentaire, la jeune fille tente un BTS en analyses biomédicales, mais l’apprentissage fait défaut. « On arrivait après tout le monde, aucun contrat trouvé. » Début août, elle rebondit avec un DEUST préparatrice en pharmacie et décroche un contrat dans une officine. Mais le lycée censé l’accueillir est fermé pour congés. « Impossible de joindre qui que ce soit. Et mi-août, on reçoit un refus. » Un nouvel espoir surgit presque par hasard : une place libérée dans un CFA de la région toulousaine. Le 25 août, soit deux jours avant la rentrée, le dossier est validé. « En trois jours, il a fallu gérer ce que d’autres parents avaient réglé en trois mois. De juin à fin août, on a passé l’été à défendre les candidatures de notre fille. » … « La plateforme a des atouts, elle offre un accès simplifié à toutes les formations du territoire. Mais l’envers du décor, c’est une sélection impitoyable et parfois incompréhensible. On donne de faux espoirs aux élèves. » Il cite le cas d’une autre élève de bac professionnel soins et santé, première de sa classe, elle aussi recalée en IFSI. Pour ce père de famille, Parcoursup génère une « sensation de loterie ». « On fait des vœux en mars, mais si on refuse une proposition qui ne nous convient pas, on perd la possibilité d’aller en commission de recours. Et contrairement à ce qu’on dit, la plateforme n’est pas accessible tout l’été. » Au stress de l’orientation s’ajoute celui du logement et des déplacements. « Heureusement, on avait un entourage pour aider. Mais qu’en est-il d’un jeune livré à lui-même ? Il finit par se dire : tant pis, je vais postuler au McDo du coin. »

Acceptation de dernière minute

Finalement, la fille de Sébastien a trouvé une place en formation, mais il garde un goût amer. « On a eu l’impression de naviguer sans cap, comme sur un bateau perdu en mer. Beaucoup de jeunes autour de nous n’ont toujours pas trouvé de solution. »

N.M

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